Petite boucle en stop

Du dimanche 5 au samedi 11 Février

Mon gros ami et moi-même avons une énorme soif d’aventure et souhaitons voir le Laos hors de ses sentiers battus. C’est alors qu’une idée folle nous vient : « Et si on s’achetait une barque ? » Whoo ! Yes ! On est hyper emballés en s’imaginant descendre une rivière en aventuriers, camper au bord de l’eau, rencontrer des locaux et tout et tout… Bref en deux temps trois mouvements on file équiper le gros qui manque cruellement de matos. Le voilà désormais muni d’une tente made in China soi-disant deux places qui se déplie toute seule quand on la lancesauf que c’est made in China, et un bijou de chapeau genre « bob-de-touriste », trop stylé! On laisse le plus lourd de nos affaires à un gars de confiance pour qu’il les garde au chaud à Vientiane pendant la durée indéterminée de nos péripéties. On s’achète une carte du pays, un guide de conversation laotien, et puis hop, on file vers le nord. L’idée est simple on veut descendre la fameuse rivière à tubing de Vang Vieng, jusqu’à revenir à proximité de Vientiane. On fonce donc vers Vang Vieng en se disant que dès que l’on trouve un joli coin, on s’arrête et on en profite. C’est ainsi que l’on se lance dans une traversée de Vientiane à pied tout en faisant du stop… On marche longtemps, très longtemps sous un soleil de plomb. Les gens se demandent ce qu’on fait là, le stop ne marche pas…. Ok. On saute sur le premier bout de carton que l’on trouve et on demande à des locaux d’y écrire « Vang Vieng » en Laotien (qui a un alphabet plus qu’improbable). Avec ce carton, les regards se portent plus vers nous, ça fait même rire les gens. On continue à marcher un moment jusqu’à ce qu’un mec nous signale que l’on marche dans la direction opposée à Vang Vieng… Loosers! On repart donc en sens inverse jusqu’à revenir à notre point de départ. Il fait nuit, on est mort, on décide donc de retourner dormir au même endroit, on retentera demain ! Au passage on se fait refouler de notre auberge (la moins chère de Vientiane) qui est complète… On dort donc dans un dortoir rempli de moustiques chez des gens peu aimables. Un très joli faux départ en sorte. Peu importe, ce n’était un tour de chauffe !

 Le lendemain on repart avec plein d’entrain et une bien piètre ambition : ce soir on ne dort PAS encore à Vientiane ! On est pris assez vite à l’arrière d’un pick up par une famille très sympathique qui nous offre pleins de fruits. Dans notre frénésie on revisite le super tube de « Johnny be goode » que vous avez peut être vu en vidéo. On demande aux gens de s’arrêter lorsque l’on traverse un magnifique village au bord d’un grand lac rempli d’îles. On passe la journée à profiter du coin puis dans la nuit on pose la tente « made in China » sur une prairie au bord du lac. Etant soi-disant une tente pour deux personnes, j'ai jugé inutile d'apporter la mienne... Grave erreur ! On est compactés l’un contre l’autre dans une tente qui n’a qu’une seule paroi et qui est donc trempée à l’intérieur... Ahlala quels blagueurs ces Chinois! On passe une très mauvaise nuit et on se réveille très tôt et très enrhumés. En sortant de la tente on se rend compte à notre grande surprise qu’un troupeau de Buffle a pris possession de la prairie et qu’ils n’ont pas l’air de vouloir plaisanter… Lorsqu’on fait un pas vers eux, ils en font un vers nous en baissant la tête, et nous on fait caca mou (façon d’parler bien sur…). Une fois sortis de ce guêpier, un gars en scooter nous alpague en nous disant « Hello ! Hello ! Venez manger chez moi ! ». Très sceptiques on lui demande s’il tient un restaurant. Non gratuit chez moi, nous dit-il, « Today, Lao happy happy ! ». Bon, si c’est happy happy alors… Cet homme ne mentait pas, c’était un jour de fête. L'homme en question s’appelle Khamsavath, ce qui se prononce un peu comme « crème-savate » c’est d’ailleurs comme ça qu’on l’appelait la plupart du temps pour s’en souvenir. Cela dit Khamsavath est un grand homme qui nous a réervé le meilleur des accueils! On s’assied dans sa petite maison en bois et sa mère nous amène à manger. Puis des amis à lui arrivent avec des bières. La tradition locale veut que l’on boive tous dans le même verre à tour de rôle (peut-être parce qu’ils ont peu de verres ?).. On doit boire cul-sec pour ne pas faire trop patienter son voisin.Au bout d'un moment, on est un peu génés par le petit côté macho de la situation (les hommes boivent, la femme travaille…) alors on demande:

 « Crème-savate, elle est où ta femme ?

-Ben dans la maison d’à côtés, elle fait la même chose avec ses copines… »

Ah.. En effet, quelques minutes après on était amenés dans la maison d’à côtés où un groupe de femmes débridées (façon de parler) picolent sec et dansent sur de la musique à fond. Le côté prude et réservé des Laotiens laisse place à une grosse fête désinhibée. On nous apprend les danses locales, on nous force à picoler et puis quand il n’y en n’a plus eh ben on paie notre tournée. On enchaîne deux autres maisons dans le même genre. On me demande de sortir ma guitare, l’alcool monte à la tête, on rigole beaucoup... Puis on ère dans le village où on commence à être connus. Partout on nous offre à boire et à manger. On finit juste par tomber sur un jeune militaire légèrement fragile psychologiquement… A part ça on passe une journée et une nuit excellentes. On dort dans un petit abri typiquement Laotien, légèrement élevé sur pilotis avec un toit de paille mais pas de murs. La température est parfaite, pas besoin de tente Chinoise! A l’aube on est réveillés par le galop des buffles qui foncent vers là où on avait dormi la veille… C’est quand même plus sympa vu d’ici !

Au réveil on fonce vers Vang Vieng. On est pris par un gars tellement sympa qu’on dépasse la ville de 20 km sans s’en rendre compte… Le temps de revenir à pied et en stop, on se pose et on se refait une après-midi et nuit tubing-tyrolienne très alcoolisée. On passe le lendemain à s’en remettre, tout en cherchant à acheter une barque ou à débusquer de vieilles barques abandonnées… En vain. Les offres que l’on nous fait sont à plus de 300$, c’est donc hors de question. Tant pis on retourne direction Vientiane en s’arrêtant évidemment voir notre ami Crème-savate. La route jusqu’à son village est magnifique. On est pris de pick up en pick up, jusqu’à ce qu’un mec nous prenne en Berline et nous offre des pépites de pierrite... On passe la soirée avec Crème-savate et on reprend nos habitudes du coin: dodo et ptit dèj au même endroit que la fois passée, puis on file vers Vientiane. On est encore pris par une succession de gens ultra sympathiques et souriants, on est encore invités à manger et boire lorsque l’on marche sur le bord de la route. Bref, encore un super trajet. Nous voici de retour à Vientiane où l’on a déjà pris nos marques et où j’ai repéré quelques endroits où rencontrer des musiciens.

Au final, pas de croisière en barque mais sept jours se sont écoulés sans qu’on ne s’en rende compte. Beaucoup de rencontres exceptionnelles, de l’aventure, du partage, des découvertes de mœurs locales, des paysages magnifiques. En réalité c’est ça qu’on voulait… Alors contrat rempli !

Comments

[yoyoh]

Le Laos! J'en garde un souvenir ému!

Bon courage pour la reprise de vos vies Bretonnes.

A un de ces 4 avec grand plaisir!

biz

yoh

[helen]

ahha ces laotiens... quel accueil!

on a vécu un peu la même expérience plus au nord, inoubliable laolao.. et quelle ambiance de fête beuverie, quand ils se lâchent! un vrai bonheur!

de notre côté retour en bretagne, on remet les pieds dans le quotidien, la fin d'une belle aventure...

quel la tienne se poursuive avec autant de joies et de belles rencontres

j'espère qu'on se recroisera un de ces jours...

bises

helen