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14 avril 2012

Entre Vientiane et Pakse: l’authenticité

 

Du mardi 14 au vendredi 17 Février

Après une bonne nuit de sommeil, nous voici partis dans la matinée en direction du sud du pays. Ce qui nous avait perturbés lors de notre dernier faux départ de Vientiane c’est qu’en fait lorsque l’on veut aller vers le sud du pays, il faut partir vers le nord de la ville (ça s’explique très bien avec une carte sous les yeux mais bon…). Quitter Vientiane en P2170008stop dans ce sens-là est un calvaire de premier ordre. On est chargés comme des mules et il fait dans les 2000°c à l’ombre. On met entre 4 et 5 heures pour quitter la ville en alternant marche à pied et stop sur quelques centaines de mètres. Les locaux nous voyant faire nous trouvent d'une stupidité sans nom et arrêtent des taxis, des touk-touk ou des bus pour nous. Il faut à chaque fois leur expliquer que l’on ne souhaite prendre ni l’un ni l’autre et c’est toujours délicat car le stop est très peu répandu dans le coin... Un taiwanais qui nous avait avancé d’un bon kilomètre dans la matinée, hallucine en nous retrouvant un peu plus loin en début d’après-midi toujours en train de marcher. C’est lui qui nous sauve la mise en nous avançant d’une bonne vingtaine de kilomètres, ce qui nous met définitivement sur la bonne route. En stop il y a une règle qui dit que plus on est pommés au milieu de nulle part, plus les gens s’arrêtent pour nous prendre. C’est plutôt vrai. En quelques minutes on est pris par un mec génial du nom de Patanya et qui est absolument ravi de faire notre connaissance. Il nous fait visiter un magnifique temple sur la route et nous offre une petite statuette de « Ganèche » le dieu qui ressemble à un éléphant bleu à plusieurs bras pour nous protéger. Elle ne nous quittera plus. Après des adieux déchirants et quelques kilomètres à pied il se passe une scène que j’adore : On fait sur stop dans un village minuscule et des vieilles femmes derrière nous ont du mal à nous comprendre. Comme d’habitude elles nous suggèrent d’aller à une gare de bus ou d’arrêter les taxis en nous disant que le stop ne marchera jamais… C’est là qu’une camionnette lancée à Mach2 s’arrête en dérapage juste devant nous dans un boucan pas possible. Deux jeunes gars sortent leur tête par les vitres : « Montez les gars ». Hop, on grimpe à l’arrière du fourgon devant les yeux écarquillés des vieilles dames pour qui une nouvelle façon de voyager vient probablement d’être envisagée. Ces deux jeunes gars sont des biologistes qui vont voir leurs copines à Thakhek (à 270 km de Vientiane), ce qui nous fait une avancée bien plus immense que tout ce que l’on pouvait espérer ce jour-là. On pose nos tentes à proximité de la ville aux alentours de minuit. Le lendemain il fait encore une chaleur à crever et on se rend à une trentaine de km de la ville en vue de se baigner dans des cascades. A notre grand désarroi, sur place on s’aperçoit que celles-ci sont sèches archi-sèches... On se retrouve donc au beau milieu de nulle part dans un village minuscule qui a des airs de far west. On s’offre alors une bière bien fraîche à la terrasse d’une très charmante jeune femme du nom de Phon. On passe au final l’après-midi avec elle et une de ses copines qui nous rejoint à boire des bières, essayer de parler Laotien et rire… Jusqu’à ce que de vieux habitués pas méchants mais très lourds et très alcoolisés viennent tout gâcher. On quitte alorsP2170005 Phon en se disant que son quotidien n’est peut-être pas si rose... On se met en marche sur une piste qui semble aller en direction du Mékong. On se fait prendre successivement par les charrettes et camionnettes les plus improbables. On découvre alors un aspect du Laos que l’on ne connaissait pas encore : le Laos reculé, l’arrière-pays. Le paysage ressemble énormément à une savane africaine, les villages sont plus que rudimentaires, les gens sont très souriants. On n’a aucune idée d’où on va, mais certainement pas vers le Mékong en tout cas et c'est particulièrement excitant. Une fois qu’on se sent plus loin qu’on ne l’a jamais été, on nous laisse à la tombée de la nuit dans hameau au milieu de la brousse. Des jeunes en train de manger perchés sur une maison sur pilotis nous invitent à les rejoindre avec enthousiasme. On passe une soirée purement extraordinaire. On partage leur repas, on joue de la guitare, on leur chante des chansons Françaises, ils chantent des chansons Laotiennes on boit des bières (encore), tout ceci dans un cadre vraiment beau et authentique. Pour aller au petit coin il faut passer sous la maison sur pilotis dans l’obscurité totale et traverser leur troupeau de bétail qui dort là, splendide ! Suite à une incompréhension ils nous ramènent en moto vers la route principale qui file vers le sud du Laos (ils ont du penser c’était notre souhait alors que pas du tout…). Il nous semble à ce moment là que la moitié de la nuit est déjà passée alors qu’il est en fait 20h30. Oui notre rythme laotien est désormais calé sur celui du soleil. Après plusieurs kilomètres de marche on est invité à boire le thé et dormir sur les hamacs d’un certain Mr Fat, encore un personnage extraordinaire. Ancien soldat lors de la guerre d’Indochine il nous fait comprendre de façon très insistante qu’il a tiré sur beaucoup de Français. Il réussit d’ailleurs à créer un certain malaise, avouons-le... On se réveille à l’aube et on découvre encore un lieu sublime d’authenticité. Malheureusement suite à de biens mauvais concours de circonstances nous avons perdu toutes les photos de ces moments magiques…

P2170007Après avoir fait nos adieux à Mr Fat on file en direction d’une ville nommée Savannakhet. Sur la route, on s’arrête sur un marché magnifique puis on est pris par une famille Française expatriée qui hallucine un peu de nous voir faire du stop… Arrivés à Savannakhet on en profite pour se laver dans le Mékong (ce qui m’aurait semblé paradoxal un an auparavant) et visiter la ville. On part dans la nuit et on campe encore une fois au milieu de nulle part. Au réveil on est accueillis par un gentil vieil homme qui fait cuire un poulet dans la terre sous un immense feu. On est rejoints par sa famille ultra sympa et souriante, un petit bonheur. Puis on arrive enfin à Pakse. Le plus gros du trajet est fait. Il pleut à foison et on est un peu morts. Après un bon repas on s’offre le luxe d’une bonne une auberge pour récupérer. La tête remplie de belles images et de rencontres on réfléchit à ce que l’on veut faire durant nos derniers jours dans le pays. La providence nous fait rencontrer un Italien qui revient d’une boucle de trois jours en moto allant de cascades en cascades. Il nous vend son trajet comme quelquechose d'exceptionnel avec des superlatifs à l’Italienne : « Ah mais là c’était Magnifiqué, c’était le joungle, j’ai jamais vou ça dé ma vie etc… ».Ça tombe bien on a justement trois jours à tuer et l’idée de louer une moto nous trotte en tête depuis un bout de temps...

 

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