Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Guitar Sunrise
Guitar Sunrise
Publicité
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 60 457
8 janvier 2012

De Kachgar à Pékin

Du Mardi 22 au Dimanche 27 Novembre

Me voilà parti pour le plus long tronçon de route du voyage. On oublie souvent à quel point la Chine est immense… J’ai donc décidé de foncer pour avoir du temps à Pékin, sorte de fantasme de ville orientale éloignée pour le jeune occidentaIMGP4979l que je suis (un peu comme Sydney voyez ?). Pour donner un ordre d’idée, Kachgar se situe à peu de choses près au milieu entre Grenoble et Pékin. Je vais donc parcourir en moins d’une semaine presque autant de distance que ce que je viens de faire en 4 mois. C’est donc parti en bus-couchette avec mon pote Gabri. Il nous faut 24h pour rejoindre Urumqi qui a pourtant l’air juste à côté sur une carte de la Chine ! Le voyage se passe très bien mis à part ces Ouigours qui ont cette manie de vous fixer droit dans les yeux sans rien vous dire ou les pauses-pipi pendant lesquelles la moitié du bus (hommes comme femmes) se retrouvent derrières la première butte de terre pour faire la grosse commission ensemble… Paysages magnifiques, désert, montagnes déchiquetées… Bref nous voici arrivés à Urumqi (prononcer « Ouroumeuchieu » sinon y comprennent po) dans une froide matinée enneigée. Nous sommes toujours dans le Xinjiang et pourtant il ne reste plus rien d’Ouigour, les Hans ont eu cette ville ! En se baladant on rencontre nos premiers Chinois sympas : des vieux qui se retrouvent dans des parcs pour danser tous ensembles, sorte d’ancêtre des flash mobs, hyper marrant à voir. J’ai le naïf espoir de pouvoir acheter un ticket de train pour repartir le jour même vers Xi’an… Jeunesse innocente ! Acheter un ticket de train en Chine est une grande expérience de vie. Après un bon quart d’heure de bataille dans une queue impossible j’arrive au guichet face à une dame qui ne veut pas me regarder.IMGP4981
Moi : Vous parlez Anglais ?
La dame : Un peu.
Moi : Je voudrai un ticket pour Xi’an aujourd’hui please.
Elle (hochement sec de tête) : Ya pas ! (Mei Yuo en Chinois)
Moi : Ah, alors demain ?
Elle (hochement sec de tête) : Mei Yuo !
Moi : Alors après demain ?
Elle (hochement sec de tête) : Mei Yuo !
Moi : Alors après après demain ?
Elle (hochement sec de tête) : Mei Yuo !
Moi : Dans 10 jours ?
Elle (hochement sec de tête) : Mei Yuo !
Moi : Dans 10 ans ?
Elle (hochement sec de tête) : Mei Yuo !
Moi : Vous vous foutez de moi ?
La dame se lève rouge écarlate et s’en va! Oui, un Chinois ne doit jamais perdre la face. Moi je ne bouge pas et les gens dans la longue queue derrière moi pestent d'impatience… Bref après une infinité de galères je me retrouve le lendemain à prendre un bus pour Lanzhou car tout est complet. C’est parti pour 30h ! J’ai abandonné l’idée d’aller à Xi’an. Gabri a pris un autre itinéraire, on se retrouvera sûrement au Cambodge… Je fais le voyage avec mon nouveau copain : Tony. Plus Chinois que nature, Tony n’est pas son vrai prénom mais y ressemble énormément. Lui m’appelle « Yuan », pas non plus mon vrai nom mais bref… Environ toutes les 5 minutes, Tony fait un truc que je ne comprends pas, ou alors un truc qui me semble contraire à toute logique. On passe beaucoup de temps à s’engueuler pour des broutilles. Mais dans le fond on s’aime biIMGP5025en et on a envie de voyager ensemble. Tony pourrait être un personnage de manga : un peu rebelle, nonchalant avec une démarche chaloupée, sauf qu’il ne se plaindra jamais de rien, ne désobéira à aucune loi et aime Mao comme son propre père... Je comprends de mieux en mieux les Chinois grâce à lui. J’ai jamais trop compris d’où il venait ni s’il était en vacances ni où il allait vraiment… Il faut dire qu’il parle excessivement mal Anglais, c'est à dire infiniment mieux que mon mandarin ! On passe les 30 heures les moins confortables qui soient pendant lesquelles il m’apprend des mots de Chinois et m’explique beaucoup de choses sur le pays. On débarque en pleine nuit à Lanzhou où un gars dans la rue nous invite à manger, sympa! On passe la nuit dans une auberge sans électricité ni eau dans laquelle on se fait guider par des femmes à la lampe torche dans un hangar, ambiance resident evil... On passe une journée sympa à Lanzhou, ville immense dans laquelle on a le temps de visiter une mosquée gigantesque (grosse surprise) et un super musée d’histoire rempli de squelettes de dinausaures géants. Pas le temps de souffler me voici reparti direction Pékin, dernière ligne droite de 17 heures ! Cette fois j’ai tenté l’expérience du train en « siège dur », la classe la plus basse et la moins chère. Je deviens vite l’attraction du wagon. Beaucoup de gens me parlent même si je ne comprends rien, jusqu’à ce qu’un gars sympa qui veut améliorer son Anglais se pose à côtés de moi, me tchatche jusque tard dans la nuit et traduit ce que me disent mes voisins. Tout le monde est ultra sympa et partage sa nourriture. Je ne saurais vraiment dire si j’ai dormi cette nuit-là. Les gens parlent non-stop toute la nuit par-dessus une musique d’ambiance ininterrompue. Cependant j’ai appris beaucoup de mots en Mandarin et j’en garde un bon souvenir !
Puis le jour se lève, on entre dans le Hébei, province qui entoure Pékin. Mes amis éphémères s’en vont peu à peu… jusqu’à ce que Pékin arrive enfin et qu'un rêve de gosse se réalise !

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité