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Guitar Sunrise
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3 mai 2012

Back in Sarawak

Du Mardi 3 Mardi 10 avril

Me voici de retour en Asie. Je suis à Kuching en Malaisie, sur l’île de Bornéo, une ville que je connais déjà. La différence c’est que cette fois j’y suis seul. J’en profite pour faire un petit bilan : A quand remonte la dernière fois que j’ai été seul durant ce voyage en « solitaire » ? Voyons voir… Je viens de passer 20 jours en France où j’ai toujours été accompagné, avant ça 1 mois et demi avec des amis en Thailande, Laos, Cambodge, avant ça 1 mois en Malaisie dont 3 semaines avec ma copine et une en couchsurfing, avant ça… Ah tiens, j’ai passé 2 jours seul à Macao ! C’était fin-décembre soit plus de trois mois plus tôt. Si je remonte plus loin encore, j’ai passé trois ou quatre autres jours seuls en Chine, trois ou quatre également au Kirghizistan, disons 10 jours en Ouzbékistan, et à peine plus en Turquie… Constat intéressant : En plus de 8 mois de voyage j’ai vraiment très peu été seul. Ceci expliquant cela : pour la première fois en 8 mois je souffre de solitude. Syndrome inquiétant pour un voyageur soi-disant solitaire… Tout ceci me ramène fatalement à des questions de base auxquelles je me pousse à trouver des réponses en permanence et qui sont particulièrement présentes à ce moment-là : Pourquoi je voyage ? Qu’est-ce que je fais là ? Je ne le sais que trop pourtant. Je suis là pour m’isoler justement. Après 8 mois à courir pour rencontrer des musiciens exceptionnels et découvrir les beautés de ce monde vivre des expériences inédites, j’ai besoin de temps pour moi. Courir à droite à gauche voir tel ou tel monument, prendre quelques photos puis repartir ne m’intéresse plus. Le tourisme de base ne m’intéresse plus, celui qui se limite à pouvoir dire « J’y étais ! ». J’ai perdu l’illusion de croire que je peux tout voir. Certains ne la perdent jamais et courent toute leur vie. Avant de partir je me disais « bon en un an de voyage j’aurai forcément le temps de faire plein de choses pour moi. » J’avais emporté des livres et des balles de jonglage car  j’ai toujours voulu savoir jongler… Alors, voyons voir : En 8 mois, j’ai lu une demi-page d’un livre et sorti les balles de jonglages 2 fois seulement (pour les prêter à des gens qui savent jongler). Bref, j’ai envie d’apprendre des choses durant ce voyage et pas seulement de la culture générale sur des sujets qui ne m’intéressent que vaguement genre « tel temple a été construit telle année… ». J’ai envie que tout mon être soit marqué par ce voyage. Je n’envisage pas de rentrer en étant le même qu’avant de partir. Je n’ai d’ailleurs jamais vraiment envisagé de rentrer… Cette partie du voyage est plus cérébrale, plus intime. Je me cherche moi-même.

Alors comment évolue le projet guitar sunrise dans cette deuxième partie de voyage ? C’est simple, je vais juste porter l’accent sur le côté du projet qui me plait le plus : l'échange avec les musiciens. Les meilleurs moments du projet jusqu’ici sont ceux durant lesquels j’ai vraiment pu passer du temps avec les musiciens que je rencontre et apprendre d'eux. Berkant en Turquie, Bobir en Ouzbékistan et Muhammad Emin en Chine. Avec eux j’ai eu le temps de partager des choses, jouer avec eux et surtout de découvrir une approche différente de la musique, c’est peut-être le point essentiel. Alors voilà, cette deuxième partie de voyage est plus axée sur moi-même. Je me concentre sur les questions existentielles de base. Qui suis-je ? Ou vais-je ? Questions qu’il serait temps de me poser à ce moment de ma vie où tout est sur le point de changer. Au travers de ces rencontres de musiciens j’ai désormais le but secret de trouver mon propre style de musique. Je vais donc passer beaucoup de temps à jouer ma propre musique dans cette dernière partie. Alors pourquoi revenir ici à Bornéo ? C’est vrai, au final j’aurais pu aller n’importe où. J’avais juste quelques petites exigences : je voulais un pays peu cher, la mer à proximité, peu de touristes et une multitude de gens qui vivent de façon très différente de la mienne. Bornéo avec ses 18 tribus différentes répond à toutes ces exigences ! De plus je dois dire que je suis devenu accro à la musique du Sape de Jerry Kamit la dernière fois. Alors voilà en gros à quoi ressemblera cette deuxième partie du voyage. Elle sera sûrement plus difficile à raconter… Mais peut être aussi plus intéressante !IMGP0463

Je suis donc à Kuching, dans la région Malaisienne de Bornéo que l’on nomme Sarawak. Lors de la première soirée que j'y passe, je ne vois que les mauvais côtés de la Malaisie (qui sont pourtant peu nombreux). Auberges lugubres aux odeurs fortes, douches froides, ville un peu glauque, forte chaleur et taux d’humidité, nuit blanche de décalage horaire… Bref j’ai l’impression d’être retombé au niveau zéro du voyageur : celui qui n’est jamais content. Le deuxième jour, la pêche me revient. Le soleil me fait plaisir, les sourires des gens sont agréables et les côtés glauques de Kuching deviennent charmants. Je me réserve chaque jour beaucoup de temps pour travailler la guitare. Je m’invente des exercices et le soir je fais le bilan sur ce qui va et ne va pas pour mieux travailler le lendemain. Je rends visite à Jerry Kamit l’excellent joueur IMGP0543de Sape que j’ai rencontré la fois passée. Les retrouvailles ne sont pas aussi chaleureuses que j’avais imaginé mais on passe une bonne après-midi à jouer ensemble ce qui est vraiment sympa. Je pose ma tente non loin de là sur la plage de Pramai. L’endroit fait partie d’un complexe touristique qui me fait payer un prix plus élevé que celui d’un dortoir pour camper là. Heureusement, après ma première nuit, ils « oublieront » de me faire payer les autres diront-nous... Honnêtement le prix est peu justifiable puisqu’il n’y a rien pour camper. Le site et dans la jungle et s’étend sur 2 kilomètres le long de la côte. Les chalets de luxe sont situés au début, je pose ma tente tout au bout, là où personne ne vient. L’endroit est parfait pour me ré-acclimater. La plage est une merveille : petite crique de sable au milieu des rochers et au bord de la jungle du mont Santubong. Je passe mon temps à jouer de la musique, profiter de l’eau tiède de la mer et parcourir les petits sentiers de jungle. Le matin la marée basse me permet de me balader plus loin sur la plage. J’y admire les colonies de singe qui font leur vie dans les arbres, les crabes qui font des boulettes de sable et les espèces de lézards qui semblent courir sur l’eau (je trouverai leur nom un jour). Lorsque le soleil se couche, le ciel entier devient jaune puis rouge, puis rose, puis violet, spectacle incroyable. Au bout de quelques jours, monIMGP0649 appareil photo meurt pour la 3ième fois du voyage. Je crois qu’il ne tolère pas l’humidité, assez pathétique pour un waterproof… Ceci règle mon "dilemme de photographe" qui est que lorsque je prends des photos je ne vis pas l’instant présent et lorsque je n’en prend pas, eh ben j'ai pas de photos… J’apprends donc à profiter au maximum de l’instant présent et regarder véritablement un coucher de soleil comme si je regardais un film du début à la fin. Je fais aussi la rencontre de mes nouveaux ennemis jurés: les pluies tropicales et les moustiques, véritables fléaux pour quelqu’un qui veux vivre dehors. Je m’achète un livre de conversation Malais. Je prends mes habitudes dans un petit bouiboui ou je pratique la langue. Un serveur du restaurant m’incite à venir camper sur la plage de son village, j’y rencontre quelques Malais sympa donc un gars qui m’emmène partout en scooter. Hélas un véritable déluge me pousse à rentrer à Kuching dormir au sec. J’y reste quelques jours le temps de recharger mes batteries (au sens propre comme figuré). J’y fais quelques courses et je me prépare pour partir à l’assaut de Sarawak que je compte traverser du sud au nord vers Brunei. Mon but principal : rencontrer les Orang Ulu, tribu qui vit au milieu de l’état et qui ont inventé la version originale l’instrument de musique nommé le Sape (dont joue Jerry Kamit).

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Commentaires
Y
Hello!! Désolé de répondre si tard! Tout va très bien ici, la patate! Un peu bizarre de répondre aussi tard à vos commentaires mais j'y vais quand même!<br /> <br /> -Krikri: Merki mon ptit gars! Ouai j'ai suivi le changement de président de la présipauté! Pourvu qu'il fasse c'qu'il dit! Biz à toi et ton schtroumpf!<br /> <br /> -Willou: Ca fait plaiz d'avoir de tes news! J'vais me remettre à jour sur votre site de ce pas. Bien joué pour la guitare d'occaz. Quant au lésard, après meilleure observation en fait c'est pas vraiment des lézards et ils font des sauts rapides à la surface de l'eau plutot qu'ils ne courent...<br /> <br /> -Clotilde: tutti va bene grazie! Et toi? La patate?<br /> <br /> A plus!<br /> <br /> Yoh
C
coucou!!<br /> <br /> <br /> <br /> ben alors ça va ou bien?cé koi k'céty k'tu deviens?t'es où?Bon d'accord, j'arrête les questions!!!J'espère que tutti va bene!<br /> <br /> a tchao<br /> <br /> Clotilde
W
Yohan,<br /> <br /> Je prends le temps depuis Erevan de visiter a nouveau ton blog, et notamment ton dernier article. Une phrase que je me repete quand j'ai des creux pendant l'itinerance "la seule forme valide de voyage est la marche vers les gens". Ou bien, depuis que je me suis achete une guitare d'occasion a Tbilissi, je mets mes humeurs en chansons... <br /> <br /> Quant au lezard, il y a bien le "basilic a plumes" mais je croyais qu'on ne le trouvait qu'en Amerique du Sud.<br /> <br /> En tout cas, au plaisir de recroiser ta route,<br /> <br /> France 2013 ou ailleurs<br /> <br /> Latcho Drom
K
Ben mon lapin que d'aventures ! Ça arrête pas et j'parle même pas de la médiocrité !<br /> <br /> Garde le moral tu tiens le bon bout (d'la prise de pression bien sur...). C'est toujours aussi sympa de lire ta prose et de te suivre dans tes déplacements ?<br /> <br /> As-tu demandé à notre cher Directeur pour du sponsoring et sais-tu qu'on a un nouveau président dans notre présipauté ? A voir si y'aura du mieux à l'horizon.<br /> <br /> Bon j'file coucher le dernier schtroumpf...<br /> <br /> A bientôt, au plaisir de te lire ma biche.<br /> <br /> Tcho
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