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7 juillet 2012

Malaisie – Sabah partie 2

Du ??? au 5 Juin

A partir de là (et déjà un peu avant) mon itinéraire devient très chaotique et difficile à raconter. Voilà pourquoi j’ai eu l’idée carte_borneo2géniale de l’illustrer sur la carte « limpide » que vous pouvez admirer ci-contre... (merci "paint"!)

Bref, juste au moment de quitter KK avec dans l’idée d’aller camper à Kota Belud, le hasard me fait rencontrer Joe et Gon. La première est une activiste qui fait d’immenses campagnes pour sensibiliser les gens aux gestes écolos de base. Croyez-moi il y en a vraiment besoin ici, où tout le monde a le réflexe de jeter n’importe quel déchet par terre... L’autre est une dive-master qui vit justement à K. Belud et propose de m’y héberger. On passe la journée à faire une campagne de free hugs dans les rues de KK qui nous amène dans une sorte d’élection de miss Sabah où se trouvent pas mal de gens importants (maires, ministres). Pour Joe c’est le jackpot. J’enchaine avec deux jours sympas dans la région de K. Belud. Gon m’amène dans des endroits reculés hyper jolis. Puis je commence mon périple en stop vers Kinabatangan. Ce périple m’amène à traverser la sublime région du Mont Kinabalu qui culmine à plus de 4000m. Je fais de bonnes rencontres improbables comme je les aime avec entre autres un fanatique chrétien, puis des sprinters de l’équipe nationale d’athlétisme… Jusqu’à ce que je tombe sur Suling un 546187_10150890795666543_382685191_nmec génial avec qui je deviens très ami. Il me dépose à une cinquantaine de km de Sukau, le village dans lequel je souhaite camper. Après un mauvais calcul de timin get d’itinéraire, je me retrouve à faire du stop au milieu d’une plantation de palmier remplie de rats en pleine nuit sans eau ni nourriture avec une tempête qui approche, je repousse une nouvelle fois les limites de ma détermination. J’exulte de joie lorsqu’un Indonésien me fait finalement grimper à l’arrière de son pick up, j’ai l’impression d’avoir gagné la 3eme guerre mondiale.

Je suis déposé dans le petit village très touristique de Sukau et pose ma tente derrière un gros resort dans lequel je squat pour manger et avoir internet. L’attraction d’ici c’est la forêt qui regorge d’animaux qui font la fierté de Bornéo : des singes probiscus (gros nez, gros ventre et erection permanente pour les males), des éléphants, des crocos, des Orang Outans et les fameux oiseaux « Hornbills » avec une corne sur la tête. Sans trop savoir pourquoi je donne une dernière chance au tourisme de masse et embarque pour un tour en bateau SAM_0128rempli d’occidentaux au milieu de la mangrove. On se retrouve à 4 ou 5 bateaux de touristes à s’arrêter devant des arbres pour qu’on puisse prendre en photo des singes. L’expérience est tellement mauvaise qu’elle en est devenue une véritable leçon de vie pour moi. Elle m’aide à me rendre compte de ce que j’aime vraiment. Comment se fait-il que je n'aime pas etre là, alors que j'adore passer des journées seul sur une plage remplie de vie ? ...Je suis aujourd’hui persuadé que l’essentiel est l’interaction, que ce soit pour les rencontres animales, humaines ou musicales, c’est le cœur de tout. C’est infiniment plus riche que de n’être que spectateur, c’est de là que provienne les vraies expériences de vie. Un intello aurait dit un jour un truc comme ça : « Au théatre ou dans n’importe quel spectacle, tout l’intérêt ne se trouve ni sur scène, ni dans la salle mais pile entre les deux, là où se trouve l’interaction. » Cette phrase prend tout son sens pour moi ce jour-là. Ma nouvelle vision des choses se confirme le soir même lorsque deux magnifiques hornbills viennent brailler au-dessus de ma tente et m’empêchent de dormir ou encore le lendemain lorsqu’un serpent noir à anneaux jaunes se glisse sous une table du restaurant où je mange. Les deux vraies expériences sympas de ce séjour à Sukau.

P5260064Non en fait il y en a une troisième : lors de ma dernière nuit là-bas une tempête se déclenche et déverse un débit d’eau gigantesque sur tout le village pendant des heures et des heures sans interruptions. Comme si une mer entière s’était évaporée et nous retombait sur la tête. Ce qui devait arriver arriva : l’inondation de ma tente. Je me retrouve à dormir sur 1cm d’eau, juste ce qu’il faut pour ne pas déborder sur mon petit matelas gonflable, et le déluge continue… Que faire ? Rien. Je sacrifie le dos de mon gros sac et sauve les choses importantes en les plaçant dessus. J’espère juste que le niveau d’eau ne monte pas plus. Puis le toit de ma tente atteint lui aussi ses limites d'mperméabilité et toutes les 30s je reçois une goute froide quelque part sur le corps à un endroit surprise, genial pour s'endormir!. Les parois et la moustiquaire deviennent trempées elles aussi. Mon espace sec devient restreint, puis inexistant… J’ai donc passé une nuit de merde mais j’ai survécu. Le lendemain je constate l’ampleur des dégâts. J’ai eu de la chance : j’ai placé ma tente sur la « plus petite » piscine formée sur ce gazon ! Je quitte les lieux, assez content de ces belles expériences et ces nouvelles découvertes sur moi-même.

Je retrouve Suling qui repart lui aussi vers KK et me fait profiter du voyage. Son truc à lui c’est le « business de cochon » : Il chasse des porcs sauvages dans sonP5300276 village de Tungku qu’il revend ensuite à KK. Après une longue journée ensemble à s’apprendre nos langues mutuelles je l’aide à découper et livrer son cochon. Je me retrouve avec un sac imbibé d’eau de la veille et de sang de porc. En d’autres termes : il pue la mort, au sens propre du terme ! Et par translation linéaire : je pue la mort aussi. Joe qui m’héberge à KK se pince le nez en ma présence et me force à un gros atelier de lavage de moi-même et de tout mon sac. Pendant les jours qui suivent on passe de super journées avec ses amis ainsi Suling de qui je deviens inséparable. On se baigne dans des cascades, on fait des visites, d’excellentes bouffes. Quand on ne fait rien je profite des avantages de l’immense résidence de Joe : piscine, salle de gym et une guitare (une vraie). Et puis, grosse nouveaute, Joe m'offre un appareil photo  je n'en avais plus depuis 1mois et demi et j'attendais l'occasion d'en trouver un pas cher... Ben voilà! (dernierement je vous faisait des snapshot de ma camera video). C'est un contrat de confiance: Lorsque j'aurai un boulot et de l'argent pour m'en payer un nouveau, je dois lui renvoyer. Vraiment sympa...

Le week end arrive et je suis invité par Yolanda (une hollandaise expatriée) chez son amie Jusliah pour le mariage de sa cousine juste au pied du mont Kinabalu. On en profite pour faire un tour aux sources chaudes de Ranau, aux plantations de thé du coin… On enchaîne en fait 3 mariages dans la mêP5300261me soirée et on s’amuse comme des petits fous. Les mariages étant en fait de gros prétextes pour picoler l’alcool de riz local !

Puis je quitte enfin KK pour de bon ! Suling m’invite à partir avec lui dans sa région natale, c’est sur ma route. On fait un très long voyage avec d’immenses détours. On part aider son oncle à acheter du bois au nord de sabah, on récupère un bouc au passage, que l’on met à l’arrière de son pick up. On traverse des rivières, des forêts, on voit la magnifique côte du nord de Bornéo… Dans la ville de Lahad Datu, Suling m’héberge chez sa sœur où vivent 8 autres membres de sa famille. Il tient à me montrer son quotidien et sa région et j’en suis ravi. Ils sont issus de la tribu nommée « Lahad Datu Dussun », vaguement reliée aux Kadassan Dussun.

C’est le moment du Kaamatan, la fête de la récolte du riz qui est fériée à Sabah. Toute la famille fait une excursion dans leur village d’origine à Tunkgu et je fais partie de l’aventure. On squatte dans des grandes maisons sur pilotis, au milieu d’une immense plantation de palmier. Il n’y a pas l’eau courante, ils récupèrent l’eau de pluie pour se laver et cuisiner. La « salle de bain » est en fait une petite plate-forme hors de la maison. On se lave avec une petite gamelle, de préférence de nuit pour être moins vu. Quant aux toilettes c’est la fameuse cabane au fond du jardin. Sauf que là, obligé d’y aller avec un sceau d’eau pour les grosses commissions, impossible de faire ça discret… On se fait une grande journée-pêche avec toute la famille. Les hommes mettent de grands filets au milieu d’une petite rivière et attendent, ce quP5260024i n’est pas vraiment fair-play pour les poissons. Pendant ce temps, les femmes cueillent des herbes et lavent les poissons récupérés. On les mange frits dans l’huile ou au barbecue. Ce qui me surprend c’est que malgré leur proximité avec la nature ils ont un respect pour la vie assez limité. Ils laissent par exemple mourir les poissons en les jetant dans la boue... A un moment l’un des cousins ramène une mignonne petite tortue et la jette sur le dos dans le feu encore vivante. La pauvre se met à gesticuler dans tous les sens de souffrance. Je la sauve des flammes et exige au moins qu’on la tue avant de la manger. Du coup par flemme, ils la laissent partir... Le reste du temps on traine sur les terrasses dans des hamacs, Suling me fait visiter le coin en scooter, le soir on picole je ne sais plus quel alcool (ma foie pas mauvais) et on fait du Karaoke. Un soir je suis encore invité à un mariage Dussun. On me fait chanter sur scène avec le groupe de musiue pour amuser la galerie. Ah oui j’ai oublié de dire que je maitrise désormais deux chansons en Malais. D’après Suling je suis le premier occidental à venir dans ce village et il en est très fier. Pour l’anecdote, en Malaisie ils m’appellent tous « Orang puti » ce qui signifie littéralement « homme blanc », no comment... En fait ça désigne plutôt les gens qui parlent Anglais, les occidentaux quoi… Quoi qu'il en soit ces quelques jours dans cette famille sont encore une sublime lecon d'accueil et de generosite. Je suis vraiment admiratif de ces gens.

Puis je quitte Lahad Datu pour Tawau, dernière ville Malaisienne avant la frontière Indonésienne où je fais faire un visa de 2 mois. En attendant, je traine dans le parc national de Tawau Hills rempli de singes et d’arbres géants avant de quitter le pays…

C’est donc la fin de la Malaisie pour moi. J’y aurai passé environ trois mois en tout dans ce voyage, soit un jour sur quatre. J’y laisse énormément de bon souvenirs, de vécu et d’amis et pars le cœur un peu serré. 

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Commentaires
Y
Yeah I've been searching for a way to add this button for ages... Appearently there's no way to do it on this blog! :o( <br /> <br /> Thanx about the pic! This tree is next to the canopy walk at Ranau hot springs. Lovely!
F
I wish there was a button to translate but I just want to see I ABSOLUTELY LOVE THAT TREE PICTURE.
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