Lundi 12 septembre Je me fais violence pour aller

Lundi 12 septembre

Je me fais violence pour aller au consulat dès son ouverture. Ma fièvre est tout à fait tolérable avec un peu de paracétamol. Au consulat, pour finir en beauté le même gars que j’ai vu toute la semaine me dit : « Bon aujourd’hui on est un peu chargés, vous pourrez avoir votre visa demain matin à la première heure ok ? ». C’est incroyable comme ce mec possède une grande faculté à m’énerver! J’arrive cependant à avoir une « colère saine » (comme dirait Ségolène Royale) et je lui explique que non ce n’est pas ok ! Miracle : aujourd’hui il a l’air de comprendre. Il me dit bon d’accord mais il faut revenir après 17h, ce qui correspond exactement à l’heure du dernier bus qui va vers la frontière que je ne pourrai donc pas prendre ! Tant pis et de toute façon ce n’était pas négociable… Je profite de l’après-midi pour visiter la vieille ville d’Erzurum et m’apercevoir qu’elle est jolie. De plus je me fais inviter à boire le thé à chaque coin de rue, ce qui est vraiment agréable ! Je suis soudain pris d’un doute : Pourquoi me dire de revenir à 17h puisque le consulat ferme à 16h ? Est-ce que ce ne serait pas un moyen subtil de m’évincer ? Et bien non ! A 17h je me rends au consulat supposé fermé, on m’ouvre, on me fait attendre les 30 minutes réglementaires (alors que je suis seul), et là enfin, on me tend mon passeport avec un joli autocollant Iranien dessus… Moment presque émouvant ! Pour fêter ça je ramène des boites de chocolat à mes potes de médecine (ben oui pas du champagne : ils ne boivent pas.) Dans la soirée ils me font une surprise en m’amenant un gâteau avec des bougies et des cadeaux d’adieu. Ça c’était vraiment un moment émouvant ! Je me couche à 2 heures de matin. J’ai mon billet de bus vers la frontière Iranienne pour 6h le lendemain, j’ai mon visa : il n’y a désormais plus rien entre moi et l’Iran. Je reçois dans la soirée un mail de l’ambassade de France de Téhéran qui fait naitre en moi une grande appréhension inutile. Ils me rappellent qu’ils déconseillent fortement aux citoyens Français de se rendre en Iran en ce moment, mais que si toutefois on décide d’y aller tout de même il faut être très vigilent sur un grand nombre de chose qu’ils énumèrent. Même si je sais déjà tout ça par cœur, ce soir-là ça suffit à me foutre un peu la trouille. La deuxième chose qui accentue mon appréhension c’est le fait que je me balade avec une caméra, un super gros micro et un gros casque, ce qui ressemble à la panoplie parfaite d’un espion ou d’un journaliste et dieu sait qu’ils n’aiment pas ça… Beaucoup de gens m’ont dit qu’il n’y aurait aucun souci là-dessus, quelques autres m’ont dit l’inverse. J’ai décidé de ne pas me séparer de mon matos, on verra bien !