Arrivee a Erzurum

Lundi 5 septembre

Je me réveille en douceur dans le train et profite des paysages. On suit le cours d’une rivière à travers des gorges assez spectaculaires. En même temps j’écris ces quelques lignes ! C’est la première fois depuis longtemps que l’écriture du blog rattrape la réalité, j’en suis pas peu fier ! Il y a seulement deux choses qui m’ennuient : la première c’est que je réalise que je vais arriver à Erzurum pile poil à l’heure de fermeture du consulat iranien, je perds donc une journée en Iran. La deuxième c’est que je ne sais pas où je vais dormir… On verra bien. L’arrivée est dépaysante, ça y est le voyage prend une autre tournure ! Je suis le seul touriste et personne ne parle Anglais. La seule aide que je parviens à obtenir  (bien malgré moi) de la part du bureau des informations de la gare c’est que l’on m’appelle un taxi. J’ai beau leur dire que je ne veux pas de taxi puisque je ne sais pas encore où je vais, ils ne comprennent pas. En fait, je cherche seulement un accès internet pour voir si des couchsurfers ont accepté de m’héberger. Bref, après bien des galères je rencontre Mohamed Ali : l’homme à qui je dois tout ! Il est Pakistanais et parle très bien Anglais en encore mieux Turc. Il arrive à Erzurum pour faire sa rentrée à l’université. Un contact à lui passe nous prendre en voiture et nous amène à un dortoir pour étudiant loin du centre-ville. Là-bas je découvre un monde parallèle : les gens sont tous d’une gentillesse infinie ! Ils sont tous musulmans pratiquants et pour eux la visite d’un étranger est un immense honneur et il est de leur DEVOIR de m’aider disent-ils. Du coup, le moindre de mes petits soucis est décortiqué et analysé et devient leur propre problème. J’ai beau leur dire « non mais c’est bon tout va bien j’vais m’débrouiller » Non, impossible ! Ils se battent pour me servir le thé, pour m’amener vers un accès internet, pour me donner à boire, à manger… Incroyable. Le directeur du dortoir Mustafa m’invite à rester ici autant que je veux et il est hors de question de payer quoi que ce soit. Whaou déjà que j’aurai essayé de rester même en payant ! On me donne donc une place dans le même dortoir que M. Ali et on me donne plein accès au réfectoire, que du bonheur. A cette époque je pensais obtenir mon visa Iranien rapidement et ne rester à Erzurum qu’une nuit ou deux. J’étais hélas encore jeune et bien naïf…